INTEMPOREL, SINGULIER, ELEGANT
Une écriture singulière pour une voix qui ne l’est pas moins, volontairement intemporel, et hors tout clivage panurgien, Anne Cardona impose avec élégance une qualité de voix et de production rarissime actuellement. Vous n’aimerez peut-être pas, dans le cas contraire ce sera l’amour fou !
La Parenthèse poétique : Anne Cardona Elégantes, sincères, singulières : ses chansons, sa voix, elle. Anne Cardona ne comprend pas la mode des chansons qu'on ne comprend pas. Pour elle, une vraie chanson, c'est un texte sans mots faiseurs, et une mélodie qui se retient sans se cacher sous des sons éphémères. Mélodies méticuleusement travaillées et pourtant mémorisables, ballades nostalgiques, avec guitares twang aux couleurs 60's et violoncelle envoûtant, ou folk plus sombre, mots choisis en français, alliés à des influences folk-rock anglo-saxonnes : ainsi se dessinent les chansons du premier album d'Anne Cardona. La mélancolie qu'elles distillent légère, rêveuse, naïve reste toujours au-delà des modes et modèles, empreinte de simplicité. ‘Ni rimes choisies, vibrante poésie, juste des mots jolis’ (‘L’homme de ma vie – de ces temps-ci’). Les textes ne cherchent pas à faire, ils racontent. Pour parler de l'usure du couple (‘Pas Nous’) qui guette : ‘invite-moi à dîner chez toi, même si chez toi est aussi chez moi’, évoquer la mort d'une personne chère (‘Où, quand, comment’) ‘autour de tes paroles, j'ai appris à grandir, entourée de silence je ne peux que vieillir’. Non sans humour, elle confesse ‘j'ai tué pas mal d'hommes, sacrifié quelques âmes, j'avoue j'ai pris mon temps histoire de passer le temps’. (‘Tuer le temps’). Et puis il y a ce mot ‘nuit’ qui revient dans chacune des chansons. Nuits de paresse (‘Ton corps’), nuits d'ennui (‘De pensées vaines en insomnies’), nuits de rencontres avortées (‘Au jour la nuit’), nuits d'ivresse (‘Oiseau de nuit’). Nocturne. Mais pas noir. Et avec élégance. Riffs de guitare imparables, claviers vintage entêtants, langoureux violoncelle, touches de pedal steel à la Mazzy Star, au fil de ce voyage nocturne, la voix grave, aérienne et singulière dont les intonations rappellent parfois Françoise Hardy, nous emmène dans une parenthèse poétique, se refusant à vivre à l'heure de tout le monde et à suivre les courants.
Titres inclus dans cet album : 1. Pas nous 03:57 2. Tuer le temps 03:46 3. L'homme de ma vie (de ces temps-ci) 03:20 4. La poésie 03:46 5. Où, quand, comment ? 03:56 6. Oiseau de nuit 02:55 7. Ton corps 03:29 8. De pensées vaines en insomnies 03:05 9. Ailleurs 03:51 10. Au jour la nuit 04:36
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