Evènement chanson ! Un album qui bat comme un cœur, au rythme des émotions qui le traversent. Vivant et vibrant, cet album parle de l’Homme.
Les musiques sont superbes : fines, précises, chatoyantes, pleines de bruits étranger, d’arrière-fonds ; le chant est sobre, net, les textes tirés au cordeau, sans une once de gras. L’album flotte, quelque part entre guitares Tex Mex et solitudes européennes. La Blanche chante, là, maintenant, juste pour vous. Imbécile Heureux, c’est l’histoire de deux imbéciles, Eric la Blanche, chanteur abîmé, et Nicolas Deutsch, réalisateur pointilliste. Ils s’enferment dans un album. Ils y mettent tout ce que leur manque : de la joie, de l’intelligence, plein de musiciens et à la fin, ça marche : ils sont toujours imbéciles… mais moins malheureux. D’où vient cette tendresse, au fond, cette quasi-compassion pour les autres, ces histoires parfois étranges ? De ce Monsieur Sans Histoires si ordinaire, et profondément troublant parce que nous sommes tous un peu lui ? De cette idée de cueillir le présent, aussi banal soit-il, dans Je Suis Content, parce que le futur est trop opaque et effrayant ? Et cette douceur douloureuse des débuts de Sur Ma balançoire, qui s’amuse avec des cuivres d’inspiration mexicaine, enlevée et surprenante ? La Blanche prétend-il nous titrer des larmes ? C’est possible, et ça fait du bien d’avoir mal. Les textes sont tirés au cordeau, sans une once de gras, les mots sont précis, clairs, choisis avec une exigence de littéraire et une volonté de simplicité et de clarté, la beauté des images prend des couleurs changeantes, des touches impressionnistes.
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