Texte intégral lu par Albert Camus en avril
1954
en accord avec Gallimard et l'Institut
national de l'Audiovisuel.
En juin 1942 paraît un court
roman L’Étranger. L’auteur est un inconnu de 28 ans qui allait non seulement
modifier l’histoire de la littérature française, mais aussi celle de la
philosophie du XXe siècle avec la formulation du sentiment de l’absurdité du
destin humain.
Les 7, 8 et 9 avril 1954,
Albert Camus enregistre l’intégralité de son texte pour la radio nationale
(O.R.T.F). Il reçoit le prix Nobel en 1957.
Frémeaux & Associés et
l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) en accord avec Gallimard ont décidé
de restaurer cet enregistrement et de mettre à la disposition du public, la
lecture sonore de ce chef-d’œuvre par son auteur.
Recruté par Albert Camus
comme journaliste à Combat, auteur d’une biographie intellectuelle sur Camus et
éditeur de son œuvre complète en 9 volumes, grand prix de littérature de
l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre, Roger Grenier a réalisé le
Livret accompagnant ce coffret sonore de 3 compact disques.
Cet enregistrement attachant,
révèle l’importance de notre patrimoine sonore permettant l’écoute de la pensée
des grands intellectuels de l’histoire contemporaine.
Patrick Frémeaux
Coffret 3 CD avec livret
historique réalisé par Roger Grenier.
Distinctions :
RECOMMANDÉ
PAR LA CROIX / « COUP DE COEUR » REVUE LA CLASSE / RECOMMANDÉ PAR
TÉLÉRAMA / RECOMMANDÉ PAR L’ENSEIGNANT / RECOMMANDÉ PAR FRANCE INTER (JULIEN
DELLI FIORI)
« De sa
voix nette, précise, lumineuse à force d’être incisive, rythmée, Camus incarne
ici lui-même sa créature, son antihéros, l’étranger, Meursault : cet homme
indifférent sur lequel passent la vie, l’amour, l’amitié, le monde enfin, sans
jamais vraiment s’y inscrire. Mais, sous le soleil brûlant de l'Algérie, dans
la lumière aveuglante d’une plage, Meursault un bel après-midi d’été tue un
Arabe qui le menace. Il est condamné à mort… Porté par le timbre de l’écrivain,
on écoute de bout en bout, comme un drôle de conte absurde, l’histoire de ce
Meursault qui ne trouve de paix que dans le détachement, de liberté que dans
l’absence d’espoir… L’écriture d’une transparente simplicité du livre (publié
en 1942), les mille sensations si méditerranéennes qui y sont admirablement
suggérées se révèlent à merveille dans la voix presque tranchante, jamais
complaisante. Juste forte, courageuse, puissante, humaine. »
Fabienne PASCAUD – TELERAMA
« Avec
toujours le même souci de qualité en matière de mémoire sonore, Frémeaux &
associés publie le grandiose roman de Camus, L'Étranger, lu par l'auteur
lui-même. Il avait en 1954 enregistré l'intégralité de son texte pour la
radio nationale. Un document unique ! »
L’ENSEIGNANT
« Imaginez qu’Albert Camus, disparu tragiquement en 1960, revienne
vous lire, à l’oreille, un chef-d’œuvre : “L’Étranger”. Intégralement, pas
à pas vers l’échafaud, phrase après phrase, dont chacune, selon Sartre, “est
une île” : depuis “aujourd’hui, maman est morte…” jusqu’à : “Pour que
tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter
qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent
avec des cris de haine.” Le coffret que voilà recèle ce singulier bonheur, pour
l’auditeur d’aujourd’hui : une dédicace sonore ; Camus signant de sa
voix “L’Étranger”, dans un enregistrement qui remonte à avril 1954 ;
l’auteur épousant le “je” du narrateur et son destin aux prises avec
l’absurde ; le Français d’Algérie célébrant le désir – femme, soleil,
Méditerranée – en quelques lignes qui, cependant, brillent dans les mémoires.
Le ton
détaché et neutre adopté par Albert Camus – avant de s’exalter dans les
dernières plages de lecture – tiendrait lieu, si besoin était, d’explication de
texte. Meursault semble en effet “se taire avec des mots”, face à la survenue
de l’absurde : héros et martyr de la vérité, “étranger” à son crime et
plus encore à son procès, faisant scandale pour peu qu’il énonce faits et
sentiments, contre tout usage, autrement dit : sans tricher. »
NICE MATIN
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