Un répertoire où la féminité de sa plume domine et où un quatuor à cordes déflore une trompette, un piano et un bandonéon sans se soucier des quand dira-t-on.
De rêveries prudes en réminiscences d'enfance, de minuscules riens en sentiments indicibles, de détails serrés en focales suggestives, les chansons de La Saison des trèfles revêtent un éclat éblouissant, décor sépia ou couleurs vives, pleins ou déliés, clairs-obscurs... François Vé pourrait bien devenir l'une des valeurs les plus sûres de la chanson en nos contrées et environs. François Vé, mine de rien, cisèle tout un petit monde qui lui est propre, semé de mille observations quotidiennes qui touchent irrémédiablement. Du côté de Thomas Fersen, pour le mélange de quotidien et de cocasserie, avec une touche de Murat dans certains murmures langoureux, François Vé a l'art tout personnel de mettre de la poésie dans les pots de fleurs de son balcon ou dans les apparitions de sa voisine d'en face, en esquivant juste le cliché. La magie opère, d'une musique personnelle qui se déploie en style original, relayée en beauté par les musiciens qui l'ont aidé dans ses arrangements, notamment pour le quatuor à cordes Dans une très riche palette de tonalités, entre lyrisme intimiste et verve caustique, poésie urbaine et mélancolie, humour et rêverie amoureuse, François Vé se montre également à l'aise, en symbiose avec ses compères solistes Nicolai Schlup (piano), Claude Voit (guitare), Grégoire Guhl (batterie) et Dragos Tara (contrebasse).
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