Frémeaux & Associés offre un hommage posthume à François
Chassagnite et à ses nombreux admirateurs.Dernier enregistrement de Chass
(2010), ce disque produit par Philippe Maillard, rend souffle et voix à l’un
des plus grands trompettistes de l’histoire du jazz français.
Benjamin Goldenstein
& Patrick Frémeaux
Distinctions : RECOMMANDÉ PAR FRANCE MUSIQUE SÉLECTION JAZZ HOT PLAYLIST JAZZRADIO RECOMMANDÉ PAR JAZZMAG-JAZZMAN "CD DE LA SEMAINE" JAZZ A FIP
« L’album des adieux pour François Chassagnite. Il
l’enregistra un peu moins d’un an avant de mourir sans avoir le temps de
trouver un label… mais trouver un label aujourd’hui, ça peut prendre toute une
vie. Parlons d’abord de la trompette. J’y retrouve la plénitude du son et cette
fragilité qui parfois pouvait trahir “Chass”, mais qu’il tient sous son
contrôle tout au long de ce disque comme une espèce de pédale d’expression dont
il jouerait pour nous faire craquer. La métaphore est pourtant bien malvenue
tant son élocution est franche, et c’est finalement cette sincérité qui nous
saisit, avec une touche dominante, à mi-chemin entre Chet Baker et Art Farmer.
Hormis trois compositions de Tom Jobim, le disque fait honneur au répertoire
nord-américain dont François Chassagnite avait choisi de chanter les exposés
sur 6 morceaux. Quelques jours avant sa mort, il m’avait envoyé une maquette et
me demandait mon avis sur sa voix. Je m’étais permis de lui dire que sa
trompette était trop précieuse pour que sa voix s’autorise à nous la voler. Oh,
c’était loin d’être un mauvais chanteur ! Mais le placement de sa voix me
laissait perplexe et j’y voyais plus de promesses que d’aboutissement immédiat.
Mon opinion reste la même, sauf peut-être sur Like someone in love dont le
registre lui convient particulièrement. Mais, d’une part, ça reste une voix de
musicien : une voix musicale. Et, d’autre part, c’est une voix que l’on a
aimée, pour son grain et sa musicalité jusque dans la conversation, pour
l’humanité qu’elle portait. Du coup, on ne se lassera plus de la réentendre
chanter ses propres paroles sur I concentrate on You dans la veine de Jean
Sablon (dont il reprend les paroles pour I Might as well be Spring) ou celles
de Jon Hendricks pour I remember Clifford Brown avec un mélange de sobriété et
de sincérité inouï. Et ses comparses ont su s’en montrer dignes. »
Franck Bergerot, JAZZMAGAZINE-JAZZMAN
« La nouvelle était
tombée. Un mois d’avril 2011– le 8 exactement, – meurtrier, forcément
meurtrier, surtout pour un trompettiste de jazz âgé de 55 ans, François
Chassagnite. Cet album, “François Chat ssagnite”, il l’avait enregistré en
2010-2011 et il était, en ce mois d’avril, à la recherche d’un label. Pas
évident. Il a fallu Frémeaux et associés pour nous permettre de l’entendre, une
dernière fois sans doute. Siné en a dessiné la pochette et Pascal Anquetil a
pris soin des notes, des notes personnelles d’un ami à un autre ami. Pour
refuser l’absence. D’autant que le trompettiste s’est fait, comme beaucoup de
ses prédécesseurs, chanteur. Comme une voix d’outre l’ombre pour un album qui laisse
percer d’autres promesses. Il chante en français et en anglais pour redonner
aux standards leur jeunesse, pour retrouver d’autres voix, celle de Clifford
Brown en particulier, mort à 26 ans en juin de cette année – lointaine et
proche – 1956. Il est ici en compagnie de quelques guitaristes qui comptent ou
compteront, Michel Perez un peu trop ignoré, Jean-Paul Florens et le nouveau
venu, niçois, Olivier Giraudo. Jean-Pierre Arnaud, batteur et Sylvain Romano,
bassiste, apportent le soutien nécessaire au leader et à ses guitaristes.
Philippe Maillard, trompettiste, vient prêter main-forte pour le dernier thème
– “Beautiful love” - pour un “chase” avec le chat ssagnite, entre trompette
ouverte et trompette bouchée. Sans bouder son plaisir, il faut quand même dire
que la volonté de rester dans les rythmes de Bossa Nova d’un côté et des
ballades de l’autre, peut susciter de légères langueurs de la part de
l’auditeur. Sans que cette sensation soit forcément désagréable. Tout dépend de
son humeur du moment. Comme pour Chet Baker qui lui sert ici de point de
repère. »
Nicolas
BENIES, SNES EDUCATION
Titres inclus dans cet album :
1. I
concentrate on you 07:20
2. C'est le printemps (it might as well be spring) 06:14
3. Zingaro (portrait in black and white) 06:23
4. Never let me go 07:23
5. Sleeping dancer sleep on 05:56
6. A felicidade
05:30
7. I remember Clifford 06:36
8. O grande amor
06:58
9. Everything happens to me 07:16
10. Star eyes
04:13
11. Like
someone in love 05:35
12. Beautiful love 04:25
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